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Mary Lester
Témoignage de 22/06/04

Bonjour Mary Lester, enchanté de pouvoir vous interviewer. Merci d'avoir accepté de répondre à mes questions, et merci aussi à Jean Failler d'avoir bien voulu faire l'intermédiaire entre nous. Alors passons aux questions :

PARCOURS

Parlez-nous de votre enfance. Quels souvenirs en avez-vous ?

     J’ai conservé les bons souvenirs (mes parties de pêche avec mon grand-père) et éliminé les mauvais (mes conflits avec les profs de maths). En gros, j'ai de bons souvenirs d'enfance mais ma mère m'a manqué.

Qu'est-ce qui vous a poussé à faire des études de droit ?

     Faire ça ou tourner la meule, comme disait mon grand-père. Il fallait bien faire quelque chose et je n'avais pas de vocation particulière ?

Vous êtes pourtant douée dans votre métier. A croire que c'était une vocation, non ?

     Je ne pense pas qu'on puisse parler de vocation en la matière. J'ai un esprit curieux, une certaine logique et un sens aigu de la justice. Si ces trois éléments associés peuvent passer pour de la vocation, pourquoi pas ?

Comment se déroulent ces études ? Que pensent les autres d'une femme dans cet univers encore assez masculins ?

     J'ai connu la vie de tous les étudiants, avec des petits boulots hétéroclites pour payer les études. Quant à ce que pensent les autres, c'est le cadet de mes soucis.

Nous avons pu voir comment s'était déroulé votre stage à Lanester à travers le premier roman policier de Jean Failler, "Les bruines de Lanester". On peut considérer ça comme une entrée fracassante dans le monde du travail, non ?

     Oui, j'aurais pu faire plus simple, plus conforme à ce qu'on attend d'un stagiaire. Mais les évènements m'ont guidée et je me suis toujours bien trouvée à suivre mon instinct.

Comment avez-vous connu Jean Failler ?

     On s'est rencontrés à Lanester, lors de ce fameux stage, justement. Depuis, on s'est rencontrés régulièrement.

Comment est venue l'idée de raconter vos enquêtes dans des romans policiers ? Est-elle venue de vous, ou de Jean Failler ?

     Jean voulait prendre du recul après son procès (ndlr : L'affaire "Le renard des grêves"). Il m'a présenté l'affaire comme un défi et je n'ai jamais su reculer devant un défi.

Pensiez-vous que vos aventures remporteraient le succès qu'elles ont aujourd'hui ?

     Franchement, non. Parfois je me réveille la nuit et je me dis que ce n'est pas arrivé, que je rêve.

Ce succès a d'ailleurs été si grand que vos aventures ont été portées sur le petit écran dans un téléfilm, puis une série d'épisodes d'une heure chacun. Qu'en avez-vous pensé ? (choix des acteurs, intrigues, etc...)

     Le premier téléfilm était relativement fidèle à mon roman. Les autres je n'en dirai rien pour ne pas être désagréable. J'ai bien aimé Sophie de La Rochefoucauld qui est charmante à tous égards. Pour le reste, le monde factice et superficiel de la télé ce n'est pas mon truc.

Et Gérard Rinaldi dans le rôle de Moisan. Vous qui avez connu le vrai, comment avez-vous trouvé l'acteur ?

    Gérard Rinaldi est un type épatant : un excellent comédien, un chanteur remarquable plein d'humour et de qualité humaines. Rien que pour le connaître, ça valait le coup que "Marée blanche" soit tourné par la télé. Mais quand je parle de la télé, je parle du système, pas des gens que j'ai rencontré tant dans la production que sur les plateaux et avec lesquels j'ai eut d'excellent rapports.

Aujourd'hui, depuis la 25è enquête, c'est vous qui racontez vos aventures. A t'il été facile de vous mettre à l'écriture ?

    Non, ce n'est pas facile. Ecrire 400 pages sans lasser le lecteur n'est pas chose évidente. C'est long, c'est beaucoup de travail et ça demande une attention de tous les instants.

Pensez-vous continuer à écrire ou espérez-vous que Jean Failler reprendra la plume ?

    Je ne préjuge pas de ce que fera Jean Failler lorsque le procès sera fini. Mais il est probable que je ne pourrai pas écrire deux romans par an comme il le faisait. Un, ce serait déjà pas mal.

Et l'avenir, vous le voyez comment ?

    Carpe Diem. A chaque jour suffit sa peine.
    L''avenir est dans la main de Dieu, s'y projeter est utopie.

LES HOBBIES

Aimez-vous vous même les romans policiers ? Si oui, quels sont vos auteurs préférés ?

    Oui, c'est une littérature que les "vrais gensdelettres" tiennent à bout de gaffe, et pourtant c'est le genre littéraire le plus lu de par le monde. Pour ne citer que mes contemporains, je mettrai en tête Pierre Magnan, une écriture somptueuse au service d'enquêtes savoureuses, et puis Camilleri, l'Italien, Upfield, l'Anglais d'Australie, Van Gulik, le Hollandais de la Chine ancienne, quelques Anglais, Anne Perry, Paul Doherty, quelques Américains aussi, Michaël Connely, Lawrence Bloch et un écossais, Rankin, les Suédois, Mankell, Sojöwall & WahlööS et quelques autres que j'oublie, qu'ils me pardonnent.

On voit à travers vos enquêtes que vous avez un goût prononcé pour le piano. D'où vient-il ?

    Ma mère - morte en me mettant au monde - était professeur de piano. Mes grands parents ont tenu à me faire étudier cet instrument, ce qui m'a passablement barbé quand j'étais enfant. Mais maintenant, c'est pour moi une détente et un plaisir profond que de pouvoir en jouer avec une certaine virtuosité.

Et la photographie ? On peut dire que ce passe-temps vous aura maintes fois servi lors de vos enquêtes.

    C'est vrai que j'ai toujours été passionnée par la photographie, au point d'avoir un labo de noir et blanc chez moi. Développer mes photos, les tirer est aussi un grand moment de plaisir.

CARACTERE

Certaines personnes que vous avez rencontrées lors de vos enquêtes diront sûrement que vous avez un sale caractère. Qu'en pensez-vous ? Comment définiriez-vous votre caractère ?

    Je n'ai pas un sale caractère. J'ai un caractère et je déteste qu'on me marche sur les pieds. Je dirai que j'ai un caractère heureux mais sans concessions.

Vous êtes vous découvert, à travers les romans racontés par Jean Failler, des traits de caractère que vous n'imaginiez pas ?

    Non, il me décrit assez fidèlement.

Lorsque vous avez démissionné de la Police, avez-vous eut des regrets par moment ?

    Non, j'assume toujours mes choix. Quand j'ai été amenée à prendre cette décision, je ne pouvais pas faire autrement. Que j'aie regretté, par la suite, les commodités que procure une carte de Police pour mener des enquêtes est autre chose. J'ai aussi regretté l'absence rassurante de Fortin et la sollicitude avisée du commissaire Fabien.

AMIS / COLLEGUES

Fortin. Que vous évoque ce nom aujourd'hui presque aussi célèbre que le votre ?

    Fortin, c'est à la fois mon petit et mon grand frère. Petit car il faut parfois que je l'aide à réfléchir, grand parce qu'il me protège des méchants.

Et Fabien ?

    Il tient à la fois le rôle de père et de grand-père. On s'aime bien.

Lilian ?

    C'est personnel, on ne commente pas.

Jean Failler ?

    Quand il venait me soutirer des renseignements je le trouvais un peu casse pieds. Maintenant qu'il faut que je me débrouille toute seule, je comprends mieux les raisons de son insistance.

CONCLUSION

Pour finir, quel message voudriez-vous transmettre à vos lecteurs et fans ?

    Soyez vous même, ne vous laissez pas influencer par les modes, la 'tendance'. Ce sont les moutons qui suivent le troupeau. Ne soyez pas mouton ou vous serez tondus ! Vous avez une personnalité, elle vaut bien celle des autres. Soyez critiques, pas gogos.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Bonne continuation.

    Tout le plaisir était pour moi.

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