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Nicolas Hellec
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Inscrit le: 27 Mar 2005
Messages: 475

MessagePosté le: 20 Juin 2007, 14:06    Sujet du message: Plainte contre un auteur Répondre en citant

Jean Failler sera peut-être rassuré de voir que d'autres auteurs ont malheureusement eut le droit eux aussi à leur procès par rapport à un livre de fiction qu'ils ont écrit.

Cet article sur le procès lancé par l'Opus Dei en est la preuve.

Alors d'accord, ici l'auteur utilise une organisation existante en utilisant son vrai nom, mais le personnage reste un personnage de fiction (et puis bon, bien avant le Da Vinci Code pas mal d'articles étaient parus sur les affaires louches de l'Opus Dei...).

Ceci tend à prouver quand même que les auteurs vont être de moins en moins libres dans l'écriture de leurs romans. Ca limite quand même pas mal l'imagination.
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alain grandil



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MessagePosté le: 20 Juin 2007, 20:47    Sujet du message: Répondre en citant

Oui Nicolas, mais c'est bien la liberté d'expression que l'on veut museler avec de tels procédés. L'imagination, fort heureusement restera toujours au pouvoir ! Le jour ou l'imagination sera limitée, il y aura du souci à se faire pour le genre humain. Mais ce n'est pas demain la veille qu'on assistera au phénomène. De cela nous ne pouvons que nous réjouir !
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Jean Failler



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MessagePosté le: 22 Juin 2007, 09:39    Sujet du message: Répondre en citant

Une nouvelle affaire dans mon Ouest-France ce matin. L'écrivain Pierre Jourde a écrit un roman qui se passe dans un village près d'Aurillac et les habitants, mécontents de la façon dont on décrit ce village l'ont agressé. L'affaire passe donc au tribunal.
Voici donc une nouvelle affaire où un écrivain est gravement mis en cause.
On se demande parfois si les gens savent lire, s'ils connaissent le sens des mots. À une habitante dudit village à laquelle le président du tribunal demande ce qu'elle pense de ce livre, le commentaire est : "ce livre n'est pas bien pour les habitants de Lussaud".
La vie d'écrivain devient dangereuse. On se fait toutes sortes d'ennemis, ceux dont on parle, et surtout ceux dont on ne parle pas. "Pourquoi ne parle-t-on pas de moi dans ton livre ?" Question cent fois posée… Quant aux autres, qui se sont reconnus dans des personnages imaginaires c'est : "Je ne suis pas comme ça !"
Et puis il y a la troisième catégorie, qui grossit de jour en jour, celle des petits malins qui ont senti qu'il y aurait peut-être quelques sous à tirer de l'auteur. Souvent poussés par des avocats sans causes, ils n'hésitent plus à réclamer des dommages et intérêts conséquents que le tribunal (j'en sais quelque chose !) leur accorde parfois, ce qui ne fait qu'aiguiser les appétits.
Sale temps pour la littérature, messieurs !
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Lionel



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MessagePosté le: 22 Juin 2007, 12:26    Sujet du message: Répondre en citant

En première lecture, j'ai tendance à penser que "notre auteur préféré", échaudé par sa propre expérience, réagit de façon un peu ..... subjective, personnelle ? (je ne sais quel terme employer, qui prête le moins à une interprétation malencontreuse de mon propos, qui se veut empathique et posé.

Sur le cas d'espèce, j'ai l'impression que la querelle villageoise et les altercations musclées qui en ont découlé devraient être d'abord l'objet de l'attention du tribunal, si ce sont des faits avérés (agressions, propos racistes, etc.....) ils sont punissables en tant que tels.

Les allégations des "gens" à propos de leur "douleur" à se reconnaitre dans le roman ne constituent de toute façon pas une excuse aux comportements que décrit l'article (celui-ci est-il objectif, je n'en sais rien, il me parait au moins équilibré, peut-être me trompe-je ?)

Maintenant, sur le problème général de la recrudescence des cas de judiciarisation (abusive), je dirais (c'est une opinion personnelle et je la partage Cool que nous sommes entrés de plain pied en effet dans les errements décrits par Jean Failler, une époque pendant laquelle la médiation va être remplacée par les prétoires.

Il n'est à ce propos que de suivre la polémique/écran de fumée qui a émaillé le débat entre Mr Sarkozy et Mme Royal à propos de l'accès à l'école (et l'accompagnement) des enfants handicapés.
Quelles que soient les opinions, on ne pourra nier que notre nouveau Président de la République éprouve un penchant naturel pour la "chicane" comme gisement d'emplois et de création de "richesse" (ironie).
Je veux parler de cette étrange panacée qui fait fleurir les "droits opposables" comme solution aux carences.
C'est sa "culture" d'avocat qui parle là. Il ne la cache pas, les urnes ont tranché, dont acte.

Il me parait aussi évident que les auteurs les plus exposés à ces désagréments sont, soit les polémistes politiques, soit tos ceux qui basent leurs récits sur des descriptions de moeurs et de sociétés "prises sur le vif".
A partir de là, quelle différence peut-on faire entre le tableau de mœurs romancé, la fiction à caractère plus ou moins documentaire voire journalistique, le journalisme lui-même sous toutes ses formes ?
La frontière est ténue, Mary elle-même la franchit (ou menace de le faire) à plusieurs reprises.
Et quelle nuance doit-on mettre entre la protection des journalistes et celle des auteurs de fiction, c'est une façon d'élargir le débat et s'il s'installe on y ajoutera les blogs, sites personnels et forums de discussion, pour faire bonne mesure (ouch !!!)
Sans aller jusqu'à dire, façon café du commerce : "allez, il l'a bien cherché, ce qui lui arrive" à propos de ces "petits" auteurs (par la diffusion , pas par le talent), c'est un truisme de l'admettre.

Mais pour ma part c'est cette littérature que j'adore.
Ayant eu un peu à connaitre de certaines affaires évoquées à mots couverts (par exemple la destruction de pièces judiciaires à l'occasion de l'incendie du Parlement de Bretagne, même si les à-côtés n'ont pas été aussi "barbousards") j'avoue que "Forces noires" par exemple a eu sur moi un impact émotionnel qui dépasse de beaucoup l'opinion (un peu mitigée) que j'ai eue de cette trame romanesque là.

Donc, loin de moi l'idée de ne pas soutenir les inquiétudes de Jean Failler sur le fait qu'il devient de plus en plus risqué pour un auteur de (trop ?) s'appuyer sur des descriptions précises prêtant à interprétation plus ou moins honnête.
Ceci tout en l'encourageant à poursuivre avec toutes les précautions requises (délocalisation des intrigues, etc... il nous a montré qu'il savait le faire, le lieu de certains récits faisant l'objet d'un jeu entre nous) à nous procurer ces plaisirs à le lire.

Encore merci et bon courage Mr Failler.

Lionel


Dernière édition par Lionel le 06 Jan 2011, 12:41; édité 1 fois
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alain grandil



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MessagePosté le: 22 Juin 2007, 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Moi je pense que de toutes façons il n'y a pas lieu de museler le talent ou de vouloir se l'approprier d'une façon ou d'une autre, surtout lorsqu'on n'en a pas soi-même. Je le dis sans ambiguïté. Cependant il est bien évident que le droit d'expression reconnu à chacun est soumis à une éthique, à un code moral ou de déontologie auxquels l'on doit souscrire dès lors que l'on a décidé de s'exprimer sur tel ou tel évènement. Sur ce point, difficile d'être en désaccord. Mais la fiction littéraire n'est pas du reportage, elle n'est pas non plus au service de ceux qui croient s'y reconnaître ou voudraient y avoir un rôle à jouer. Aussi de quel droit n'importe quel croquant voudrait, dès l'instant ou cette fiction se passe près de chez lui y être partie prenante ? De quel droit un tribunal se verrait ainsi mandaté pour entamer une chasse aux sorcières fictives ? Et de quel droit déclarerait-on la guerre à l'imaginaire ? L'imagination doit rester au pouvoir, camarades, et à tous prix !
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Lionel



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MessagePosté le: 22 Juin 2007, 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

Tout est question de point de vue, Alain.

Nous (l'auteur et les lecteurs assidus de ses romans) avons une vision commune de ces plaisirs dont il nous gratifie.
Nous avons déjà eu cette discussion sur l'un des nombreux talents du romancier, qui nous laisse un degré de liberté dans notre imaginaire de lecteurs, même si ses intrigues romanesques sont toujours reliées à des faits de société sérieusement documentés, c'est indéniable.
Nul ne peut nier cependant que la peinture de moeurs y est à chaque fois "engagée", Mary ne cachant pas ses opinions sur le vrai sens de la justice, l'écologie, les abus de position dominante, le machisme, etc...).

Mettons-nous maintenant à la place de personnes qui ont été les acteurs ou les victimes de ces évènements qui ont fourni, sinon la trame complète et les détails qui "vont bien", au moins le thème de base de ces récits.

Quelles que soient les précautions que prendra l'auteur, prévenir de l'aspect fictif, délocaliser l'action, etc..., on n'empêchera pas plus ces personnes d'exercer leur imagination (de croire revivre des périodes et évènements honteux ou douloureux) que nous (les fans) d'accommoder le récit à notre petite sauce mentale, non ?

Bon ! Jusque là mon propos reste dans la présomption des bonnes fois réciproques, on y devine déjà des germes de discorde. De bonne foi toujours cela pourrait (devrait toujours) se régler "à l'amiable" entre l'auteur et la personne qui se sent ainsi décrite, pour sa honte ou le rappel de ses malheurs, peu importe, c'est elle qui le ressent.
A travers son écriture, je ne peux croire que Jean Failler soit imperméable à de telles demandes de "discrétion" lorsqu'elle lui parviennent.
C'est le domaine d'application du sens éthique dont tu parles, Alain.

Maintenant, si nous étendions le champ de la réflexion à tous les autres cas : l'utilisation des techniques qui mêlent reportage, documentaire et fiction, celle-ci ne servant que de paravent juridique, en ce qui concerne les auteurs et réactions de défense, agressivité, abus de pouvoir, intérêts mercantiles etc... dans le cas des "plaignants" de tout poil.

Où se situent les limites entre les diverses catégories, qu'est-ce qui en fixe la légitimité ?
De quelle entité la société ("humaine" et française) dispose-t'elle pour régler les litiges et définir les jurisprudence, la loi à elle seule ne pouvant prétendre à décrire et fustiger les multiples cas particuliers, elle qui doit se limiter à décrire les principes à respecter, finalement : qu'est-ce qu'une diffamation, une atteinte à la vie privée, etc... ?

La JUSTICE !

Là encore on retombe très vite dans les problèmes de bonne et de mauvaise foi, de pouvoirs, de conformisme et de "politiquement correct" (et dieu sait si l'auteur et son héroïne ne se privent pas de les évoquer dans quasiment tous les épisodes, ce qui ne doit pas valoir à notre ami Jean Failler un grand "bonus" lorsqu'il est impliqué "es qualité" d'écrivain à la plume urticante).

Nous, son public conquis, voyons bien qu'au fil des aventures de Mary, les divers agents d'autorité et de pouvoir qui sont joyeusement égratignés le sont en tant que représentatifs des défauts qui sont imputés aux corporations concernées (gendarmerie, politiciens) mais que Mary croise toujours la route de sympathiques contre-exemples.
Ce dont les spécialistes de l'art pervers de la citation sortie de son contexte se servent pour leurs douteuses arguties, bien entendu.

Alors, faire toujours impartialement la part des choses au vu des éléments de plainte et de défense présentés (surtout quand le délai est laissé à celle-ci pour étayer son dossier Twisted Evil alors que le plaignant "choisit son pré et ses armes", c'est illusoire, non ?

L'ordre établi (curieuse expression qui sert le plus souvent en fait à qualifier le "politiquement correct" et les soutiens claniques) est généreusement remis en cause (ce qui ne signifie pas la même chose que contesté) par cette catégorie d'auteurs "poil à gratter" dont nous nous régalons (le talent du narrateur en prime pour Mr Failler).

Quoi d'étonnant si parfois cet ordre (im)moral sort les escopettes pour tirer sur le pianiste ?

La meilleure "protection" que puisse apporter la petite communauté des lecteurs conquis, c'est par exemple celle que nous manifestons en nous exprimant sur ce forum, riche du partage de nos plaisirs mais aussi de nos petites "piques" sans méchanceté et de nos petites et inoffensives divergences.

Je ne pense pas que les personnes qui fréquentent ce lieu soient particulièrement suspectes de visées anti-sociales, autant de gagné pour témoigner de la perception "raisonnable" de l'oeuvre.

Je pense donc humblement que nous devrions "simplement" continuer à faire vivre ce sympathique forum (merci Nicolas) en y préservant l'équilibre et le respect mutuel qui y règnent jusqu'alors.

Et si la dérive procédurière voire répressive qui se dessine se confirme, je crois qu'elle ne s'appliquera pas seulement au domaine de la liberté d'expression des écrivains, mais que le débat de société se posera dans l'arène politique, ce que ce forum n'est pas non plus.
Nous devrions nous y rencontrer aussi si cela devenait nécessaire.

Amitiés à tous..... et vivement novembre Very Happy Very Happy

Lionel

P.S. qu'as-tu voulu dire lors de ta première phrase, Alain ?

Que l'on ne doive pas museler le talent, j'en suis d'accord, mais je ne vois pas dans la discussion où se situe "l'appropriation par ceux qui n'en ont pas, ce que tu dis sans ambiguité".

Si j'étais parano je prendrais cette "pique" pour mon côté bavard et moralisateur Laughing

Mais je ne suis pas parano, ce n'est que ma forme d'humour et d'auto-dérision Laughing Very Happy Cool

OK, je Arrow
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alain grandil



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MessagePosté le: 22 Juin 2007, 21:35    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Lionel,
Il va me falloir un peu de temps pour analyser tes messages... Excuses-moi si je les trouve un peu complexes, bien que non dénués d'intérêt.
Ceux qui pour moi s'approprient le talent sans en faire preuve eux-mêmes, sont ceux que citent Jean Failler qui se demande s'ils savent lirent et mesurent bien le poids des mots. Ce n'est pas une pique à ton encontre, c'est un constat qui concerne tous ceux qui font preuve de malveillance quelle qu'elle soit vis à vis d'un auteur de fiction dont le talent est muselé par ces improbables de tout poil qu'il évoque dans son dernier message. Parce que ce sont ce gens-là qui font du tort à ceux qui imaginent et créent des histoires inspirées parfois par des faits divers qui ont la bienveillance (ou le mauvais goût, c'est selon) de se passer dans leur terroir. Les querelles de clocher ont toujours existé. C'est peut-être la raison pour laquelle il est difficile d'être prophète en son pays.
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Jean Failler



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MessagePosté le: 24 Juin 2007, 12:32    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas d'aujourd'hui que les écrivains puisent dans le réel la trame de leurs histoires et ce n'est pas d'aujourd'hui non plus qu'ils ont été poursuivis par tel ou tel qui croyait se reconnaître dans leurs romans.
Mais c'est tout de même la première fois en France qu'un auteur (votre serviteur) a été condamné pour de tels faits (aux dires même de la plaignante qui, à la sortie du tribunal, s'enorgeuillisait de cet exploit).
Le but, je l'ai dit et je le redis, est de se procurer à bon marché quelques subsides qu'on se sait pas se procurer par son travail.
L'honneur de la requérante, le grand mot est lâché n'a pas dû s'en trouver mieux, toute la France ayant appris au cours de ce procès qu'elle se reconnaissait dans des qualificatifs peu élogieux qui ne lui étaient pas destinés.
Comme l'écrivit Henri Jeanson au cours d'un procès qui fut intenté à Simenon pour des faits analogues, "une cible qui crie touché, c'est trop beau !"
Je ne sais si le juge qui a rendu cette sentence contre moi a mesuré toute la portée d'un tel jugement puisque désormais la porte est ouverte à toutes les dérives judiciaires.
Pour ne parler que de ce qui me concerne, je me rends compte que - inconsciemment - j'ai tendance à être sur le qui-vive : supposons que j'écrive un livre sur l'occupation, que je mette dans ledit bouquin qu'un Martin Dupont vendait du beurre aux allemands. Il se trouverait toujours un Dupont pour me faire un procès en diffâmation en arguant que son grand-père s'appelait Dupont et n'avait jamais vendu de beurre aux allemands. Et il se trouverait peut-être un juge pour abonder dans son sens.
Après tout, la personne qui m'a poursuivie dans l'affaire du Renard s'était reconnue au motif qu'elle était blonde et qu'elle était bien plus jeune que son mari. Je suppose qu'il y a, en France, quelques milliers de personnes qui répondent à ces critères. (Peut-être autant que de Dupont dans l'annuaire.
Donc, prudence !
Mais malgré toutes les précautions que je pourrais prendre, il se trouvera bien un avocat pour voir une faille dans laquelle il pourra introduire une demande de dommages et intérêts.
Je vous ai annoncé la sortie au quatrième trimestre des numéros 30 et 31 des enquêtes de Mary Lester. Il se trouve que, là encore, j'aborde des sujets sensibles et que quelques citoyens pourraient se sentir visés. Or je n'ai fait que m'appuyer sur des faits rendus publics par la presse pour écrire ce roman. Car c'est bien d'un roman qu'il s'agit.
Parfois - on l'a vu dans l'affaire Pierre Jourde - la violence se substitue à l'attaque judiciaire. En Bretagne, récemment, des agriculteurs mécontents des révélations d'une association de défense de l'environnement ont saccagé les bureaux de cette association. À quand le lynchage de l'auteur, ce pelé, ce galeux d'où vient tout le mal ?
Les phénomènes de la société moderne - juiciarisation et violence - rattrapent la littérature.
Est-ce là une nouvelle manière de réinventer la censure ?
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Lionel



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MessagePosté le: 24 Juin 2007, 14:35    Sujet du message: Répondre en citant

Alain :

cette digression sur la parano et le double sens potentiel de ta phrase n'était qu'une variante de ces taquineries que se permet si malicieusement Mary envers ceux pour lesquels elle éprouve pourtant beaucoup d'affection (Jipi et Fabien par exemple, de façon constante).
Etant en train de relire dans l'ordre chronologique (ce que je conseille à nouveau aux futurs lecteurs) toute la série il semble que cette (parfois un peu agaçante) technique de protection de Mary ait un peu déteint sur moi.
Tu vois bien à la lecture du message précédent de Jean Failler que vous lui donnez tous deux le même sens : les plaignants abusifs n'ont pas le talent nécessaire, donc ils pillent l'auteur devenu "vache à lait"

Mr Failler :

Savez-vous qu'il existe sur ce forum une possibilité d'envoi de messages personnels qui permet des "a parte" entre participants.
Je vous en ai posté un qui rejoint votre souci de ne pas vous laisser piéger par une rédaction malencontreuse de faits pourtant réputés avérés par leur parution dans la presse.

Si vous redoutez à juste titre une dérive qui s'apparenterait à une forme de censure, pour ma part j'ai des doutes de plus en plus grands sur la pertinence de la presse lorsque le sujet est sensible, notamment si celui que j'évoque dans ce message personnel concerne peu ou prou l'intrigue annoncée.

Je m'explique cela autant par les contraintes financières des "moyens d'information" qui les ont mises entre les pattes des groupes d'influence (financiers et politiques), que par le côté de plus en plus débordant (mais volatile) de l'information elle-même.
La "durée de vie" d'une information, quelle que soit son "importance" est extraordinairement courte et l'usage par exemple de Google News nous montre à quel point les sources (agences de presse) sont parfois si peu nombreuses pour des articles repris à la virgule près dans tous les medias.
Rajoutez Internet et son contenu (subjectif par définition) et vous aurez le parfait engrais pour la chicane.
Cette évolution est, je le crains, irréversible et cela va nous obliger à nous adapter, la résistance frontale sur fond de bagage éthique et de bons principes d'éducation ne faisant hélas plus le poids Sad

Pour en revenir à cette affaire qui visiblement vous a énormément touché (ça se comprend !) le fait que la plaignante soit semble-t-il elle-même rattrapée par la justice ne vous procure qu'une satisfaction morale, le mal (pécuniaire) étant fait, je suppose ?
Et, n'étant pas coutumier de ces arguties juridiques, je n'ai pas compris en quoi le fait de faire endosser à l'héroïne elle-même le récit de ses aventures pouvait changer quelque chose à votre situation (et vos responsabilités juridiques) d'auteur.
Pouvez-vous nos éclairer sur ce sujet (ça peut servir à d'autres) ?

Merci de votre attention, salutations respectueuses et amicales.

Lionel


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Jean Failler



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MessagePosté le: 25 Juin 2007, 19:18    Sujet du message: Répondre en citant

Bibifri a écrit:
n'étant pas coutumier de ces arguties juridiques, je n'ai pas compris en quoi le fait de faire endosser à l'héroïne elle-même le récit de ses aventures pouvait changer quelque chose à votre situation (et vos responsabilités juridiques) d'auteur.
Pouvez-vous nos éclairer sur ce sujet (ça peut servir à d'autres) ?


Pour ce qui est des responsabilités juridiques, ça ne change strictement rien, cher ami.
Cependant si, comme nous l'avions envisagé un moment, nous avions délocalisé le siège de la société qui publie Mary Lester, il eut été infiniment plus difficile à un plaideur d'aller poursuivre Mary Lester aux îles Caïman que Jean Failler à Quimper Corentin.
Comme Mary, je ne suis pas de ceux qui emportent la patrie à la semelle de leurs souliers, donc, je suis resté chez moi.
Ce changement de signataire des aventures de Mary est survenu par la faute d'un journaliste qui m'avait demandé mon opinion, avant le procès.
Je lui avais répondu que si on pouvait être condamné pour ce que j'avais écrit dans le Renard des Grèves, la fiction était morte et qu'on ne pourrait plus rien écrire.
Opinion dont je n'ai pas changé, mais que ce "journaliste" bien intentionné transforma dans son papier en "Failler n'écrira plus", ce qui est, convenez-en, bien plus percutant que ce que j'avais réellement dit.
Pour le numéro suivant je me trouvais donc le bec dans l'eau par la faute de cette annonce intempestive et je m'en tirais pas une pirouette : "Je n'écris plus, désormais c'est Mary Lester qui écrira".
Il n'en fallait pas plus pour que des dizaines de personnes (que dis-je, plus que ça encore !) soient persuadées de l'existence réelle de Mary Lester.
La maison de la venelle du Pain-Cuit (qui existe bien, elle) où habite ma fille est régulièrement assiégée par des visiteurs qui veulent voir Mary Lester et qui, à défaut, se font photographier devant l'escalier qui mène à sa porte.
Pour en revenir à la personne qui m'a poursuivi, elle est inquiétée pour des faits infiniments plus graves que ceux qu'elle m'imputait : lettres anonymes avec menaces de mort, et injures sordides envers deux douzaines de ses voisins.
La justice immanente frappe donc à sa porte et je ne manquerai pas d'assister à ce procès s'il m'est donné d'en connaître la date.
Bien sûr, je vous tiendrai au courant.
Amitiés à tous,
J. Failler
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Lionel



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MessagePosté le: 25 Juin 2007, 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces précisions.

On peut comprendre en effet que la soudaineté et la brutalité des attaques judiciaires, ainsi que l'inhabituelle rapidité de la justice à trancher en votre défaveur ont du vous amener à envisager toutes les hypothèses pour assurer la survie de votre entreprise d'édition.
Je crois deviner entre les lignes (usage du pluriel dans vos phrases) un souci de pérennité qui ne semble pas se limiter à la seule solvabilité de l'auteur mais à son sens des responsabilités de chef d'entreprise.
C'est un souci qui vous honore et qu'il m'est plus facile de souligner qu'à vous de le revendiquer, modestie oblige ?

Pour ce qui est du quiproquo avec ce journaliste, il ravive chez moi cette autre incompréhension des moeurs et usages journalistiques : il n'est semble-t'il pas dans les usages que la personne interrogée puisse prendre connaissance de l'article avant sa publication, ce qui en bonne logique devrait pourtant permettre à une personne directement concernée de relever d'éventuelles inexactitudes et ainsi d'en éviter lez conséquences dommageables.
Après tout lorsqu'on diffuse les images d'une caméra cachée (par exemple) on doit s'assurer de l'accord préalable des personnes filmées, non ?
Et pour ce qui est de l'exercice du droit de réponse et de rectification, tout le monde sait qu'il n'est que théorique.
Encore le problème de la présomption de bonne foi réciproque confrontée à une pseudo liberté d'expression mal comprise !

L'objectivité m'amène pourtant à dire que j'ai aussi souvent été agréablement surpris par la "touche" personnelle mise avec talent dans leurs articles par des échotiers de la presse locale que catastrophé par la nullité crasse de certains autres, lorsque (comme tous les responsables associatifs par exemple) je me réjouissais d'avance de la publicité apportée à nos activités ou à une manifestation
Et c'est à ces occasions là que j'ai pu vérifier le (triste) constat qu'en effet les "gens" semblent souvent porter plus d'attention à l'existence de l'article qu'à son contenu lui-même.
Combien de fois avons-nous entendu "tiens, il y avait un article sur (une association) dans (un journal local ou municipal)" et n'avons pas pu en apprendre plus sur ce qui y était écrit, car en fait nos interlocuteurs ne l'avaient tout simplement pas lu dans le détail !

Votre fille n'a-t'elle jamais envisagé de compenser la perte de tranquillité occasionnée par la (pour le coup trop précise) localisation de la venelle par la pose d'un portillon à péage à son entrée, afin qu'au moins les visites lui rapportent ? OK je remballe mon humour à deux balles Cool


Assister si possible au procès de votre persécutrice ? L'effet catharsique semble évident, mais la vraie victoire morale ne résiderait-elle pas dans l'ostracisme, au contraire ?
La voir condamnée ne fera que raviver en vous le sentiment de l'injustice subie, votre présence fournirait à coup sûr à cette personne la justification de ses délires, alors que votre absence dédaigneuse ..... ?
Et ce jour là, savourez pleinement une partie de pêche et/ou un plateau de fruits de mer en bonne compagnie et publiez-en les photos (par exemple sur ce forum sous le titre "les loisirs de l'auteur" sans aucune allusion à "l'affaire", cela va de soi) Laughing
Cela ne constituerait-il pas un jouissif pied de nez, dont cette personne ne manquerait pas d'avoir connaissance et que nous partagerions volontiers ?
C'est une idée "à la Mary Lester", non ? C'est cadeau, c'est gratuit, c'est en remerciement des diableries dont Mary se montre parfois capable Smile

Amitiés, Lionel
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Jean Failler



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MessagePosté le: 25 Juin 2007, 22:33    Sujet du message: Répondre en citant

comme toujours, vous avez des suggestions intéressantes, Lionel.
Mais je serais également curieux de voir comment va se comporter mon accusatrice dans le rôle d'accusée.
Intéressant aussi de voir les parties civiles, ces gens simples et honnêtes qui on eu, pendant de longs mois, leur vie bouleversée par des lettres insanes.
Rien n'est encore fait, mais je crois tout de même que j'irai au tribunal. Non pour m'y montrer, mais pour les raisons ci-dessus exposées.
Bien à tous,
J. Failler
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alain grandil



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MessagePosté le: 26 Juin 2007, 14:24    Sujet du message: Répondre en citant

Lionel,
J'avoue ne pas tout comprendre ce qui motive tes pourtant intéressantes interventions. Il y a des trucs qui me semblent tellement ambivalents en ce qui concerne la perception des faits que tu évoques que je m'y perds un peu. Prenant par exemple l'information telle qu'elle est diffusée dans la presse et son impact sur les gens qui vont lire l'article, il me vient un exemple tout bête paru dans le "Dauphiné" il y a deux ans. D'avance merci de me pardonner si je suis hors sujet. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi cet article me revient en mémoire en ce moment précis alors qu'il n'a pas grand-chose à voir avec l'affaire qui a affecté Jean Failler. Cependant, ce qu'il dit sur l'orientation des propos tenus à un journaliste et ce qui en a découlé laisse apparaître une sorte de zône obscure qui ressemble furieusement à une moulinette à propos. Une moulinette qui se servirait de miroirs déformants pour informer les gens ! Merci beaucoup !
Pour en revenir à mon article du "Dauphiné", il y avait écrit au dessus de la photo d'une grosse moto accidentée couchée sur la route : "Un motard grièvement blessé après avoir percuté des passants". Voila ce qui sautait aux yeux. En lisant l'article, on apprenait que le blessé en question avait volé l'engin, qu'il l'avait mal maîtrisé et que, roulant trop vite (sans assurance) il avait percuté et blessé trois personnes qui empruntaient un passage piétonnier. Alors je me suis dit que le titre de l'article aurait dut être "Un voleur de moto en excès de vitesse blesse 3 personnes sur un passage pour piétons". C'est vrai, ça fait plus de caractères... Mais au final, désolé ; où est la présomption de bonne foi dans cette histoire relatée en première page d'un quotidien régional ?
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Lionel



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MessagePosté le: 26 Juin 2007, 19:05    Sujet du message: Répondre en citant

"Trois passants fauchés par une moto volée"

Ce titre-là te paraitrait-il plus objectif, Alain ?

Je ne cherchais pas particulièrement à cultiver l'ambivalence par mes propos.
J'étais peut-être (hélas comme souvent) confus en essayant de mettre à plat mes réflexions (contradictoires) sur l'éthique journalistique (le souhaitable) et la réalité des articles (souvent déplorable).

Lorsque Jean Failler m'apporte une réponse
Citation:
Je lui avais répondu que si on pouvait être condamné pour ce que j'avais écrit dans le Renard des Grèves, la fiction était morte et qu'on ne pourrait plus rien écrire.
Opinion dont je n'ai pas changé, mais que ce "journaliste" bien intentionné transforma dans son papier en "Failler n'écrira plus", ce qui est, convenez-en, bien plus percutant que ce que j'avais réellement dit.
Pour le numéro suivant je me trouvais donc le bec dans l'eau par la faute de cette annonce intempestive et je m'en tirais pas une pirouette : "Je n'écris plus, désormais c'est Mary Lester qui écrira".

il est dans le cas de figure dont je parle lorsque j'évoque une "présomption de bonne foi réciproque" (quoiqu'il ne se prive pas de l'usage de guillemets pour mettre en doute la qualité professionnelle dudit "journaliste" Twisted Evil
Même dans ce cas de figure il n'est pas certain qu'une possibilité donnée à Jean Failler de donner un "imprimatur" lui aurait évité ces désagréments.
D'où mon paragraphe fataliste (ou désenchanté) sur le côté aléatoire (mais parfois heureusement surprenant) des articles.
Les expériences que j'en ai (articles sur un club sportif ou une association rédigés par un échotier local plus ou moins talentueux) m'amenaient à ce souci de relativisation.
Et dans ces cas-là aucun élément polémique ni dérive sensationnaliste possible, non ? Seulement un travail plus ou moins bon de la part du plumitif (et du responsable associatif interviewé, ne l'oublions pas)
Il est certain qu'en cas de cagade le torchonneux (comme le baratineur) seront évités par leurs interlocuteurs. Pas toujours ? Ah bon ! Wink

Maintenant, dès que le sujet sort du cadre purement factuel, toutes les dérives sont possibles et (par définition) la presse n'est plus objective !

Pour l'article que tu cites comme exemple en effet la présentation est pour le moins fallacieuse et tend à présenter le voleur comme une victime et non comme le délinquant irresponsable qu'il est et dont le sort m'importe peu (sauf à pouvoir rester solvable et au moins racheter autant que faire se peut sa faute en indemnisant ses victimes, on peut rêver !)
Je te renvoie à l'utilisation de Google news pour pouvoir te rendre compte à quel point la très grande majorité des articles sont maintenant de simples reprises de dépêches d'agence; la question que je me pose étant celle de l'éthique de ceux qui les rédigent au départ.
L'article que tu cites est-il signé ou attribué ? C'est une curiosité que nous avons perdue (nous autres lecteurs).

Pour le cas de Jean Failler (attribution des romans à Mary), il en donne la bonne analyse : même "de bonne foi" le journaleux (qu'il connait donc au moins pour l'avoir rencontré en chair et en os) se sent obligé de forcer le trait "pour faire vendre".
Entre la simple considération "sociologique" sur les conséquences désastreuses d'une jurisprudence et l'annonce du hara-kiri de l'écrivain (apprécié) que peut-on prédire que choisira de mettre en avant celui-ci ?
Le "sensationnel" bien sûr !! "Jean Failler arrête l'écriture" Bingo !
Je ne suis pas certain que leurs conversations suivantes aient été aussi "libres" Wink

A contrario, lorsque Jean Failler nous fait part dans le forum de ce qui le chagrine le plus dans l'article de Ouest-France qui relate un procès mettant en cause un écrivain dans lequel il reconnait un confrère d'infortune, ma curiosité naturelle m'ayant permis de retrouver l'article auquel il se réfère, j'éprouve le besoin de citer cette source car la lecture que j'en fais est juste un peu différente de la sienne (c'est tout-à fait normal) et qu'il me parait intéressant que les participants au forum puissent se faire leur opinion.
Cela ne remet en rien en cause les craintes qu'il exprime devant cet autre exemple d'ennuis qu'il a subis. Nous les partageons avec lui (aurais-je du le préciser encore ? certainement, visiblement Smile )
Mais cet article était de caractère plus général et concernait également les réactions stupides d'une communauté villageoise qui a versé dans la paranoïa, le rejet puis la violence.
Ces dérives ne se produisent pas seulement à cause de la parution d'oeuvres de fiction littéraire, que je sache ?

Donc, "quelque part" (je sais, cette expression est déplorable) Jean Failler nous a fait une présentation (extraite) des faits relatés par l'article qui souligne particulièrement les craintes (parfaitement légitimes) que cela réveille en lui, à la lumière de sa propre expérience, alors qu'un lecteur moins impliqué (moi) y voit plutôt une dérive sociale plus générale (et tout aussi triste).
Est-ce tabou que de le faire remarquer ou une pierre apportée dans nos discussions ?

Alors, le fond de mes motivations dans ces interventions ?

Soyez assurés que je partage autant que Jean Failler et vous tous la sainte colère devant dette dérive, elle a également motif hélas à s'exprimer à propos de la liberté d'expression sur internet.

Mais l'expérience m'a montré également que la véhémence (et la légitimité) d'un propos exprimé publiquement à l'occasion d'un forum, d'une coupure de presse était une arme encore plus facile à retourner contre son auteur que l'usage des citations tronquées de l'ensemble d'une oeuvre, mésaventure déjà vécue il me semble ?

Je viens de terminer une deuxième et enthousiasmante lecture de la série, il en ressort une profonde impression de grande similitude entre les opinions exprimées dans les romans et les miennes sur les "grands sujets de société" et les attitudes par rapport aux "pouvoirs et devoirs".
J'ai pu à nouveau admirer le grand talent de Jean Failler pour nous les exposer tout au long de l'évolution de la carrière de Mary, dont la cohérence ressort particulièrement à l'occasion d'une lecture dans l'ordre chronologique.

Le "fan" absolu que je suis autant que vous tous ne vise par ses interventions (par recherche d'objectivité et donc automatiquement par un certain degré d'ambivalence dans les propos) qu'à attirer l'attention sur le danger qu'il peut y avoir à céder à sa fougue naturelle (le récit de ses expériences d'éditeeur nous prouve que Mr Failler n'en manque pas) lorsqu'on est confronté aux "affaires du siècle" et à la réalité la plus mesquine.

C'est une expérience que j'ai un peu vécue pendant mes quelques années de militantisme politique, je sais que "l'atterrissage" est parfois douloureux.

Egoïstement j'aimerais pouvoir profiter le plus longtemps possible de cette verve et de ce talent à 'occasion des prochains ouvrages (ah il n'est pas prêt de prendre sa retraite, notre auteur favori !) et je ne voudrais pas que ce bel élan soit torpillé !

Amitiés à tous, fin des longues et absconses digressions pour moi (si, si j'y arriverai Wink ) et retour aus sujets "classiques" du forum.

Lionel
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alain grandil



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MessagePosté le: 26 Juin 2007, 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Lionel,
Non, ce n'est pas la moto volée qui a fauché trois passants. L'engin n'y est pour rien. C'est l'amalgame entre le motard et le voleur de moto qui me dérange. Ce n'est pas un motard qui a jeté le discrédit sur sa corporation ou la passion qu'il éprouve pour la moto. C'est un voleur qui a blessé des gens innocents à l'aide d'un véhicule qu'il avait volé. La différence est importante, voire fondamentale.
Jean Failler a du ressentir à peu près le même sentiment d'injustice lorsqu'il s'est entendu dire qu'il n'écrirait plus alors qu'il avait simplement voulu exprimer le fait que la fiction romanesque se mourrait dès lors qu'on entravait celle-ci au travers d'une histoire montée de toute pièce.
Quelques mots pour le confrère d'infortune de Jean Failler : J'ai lu l'article paru dans "Ouest-France" grâce à ton lien, et je t'en remercie. Que ressort-il de cette histoire navrante ? Pour ma part, rien d'autre qu'un auteur que je ne connais pas, mais qui s'est trouvé confronté à une bande de dégénérés qui n'auraient pas hésité à lui faire la peau pour quelques propos qui auraient déplu. J'ai trouvé cette histoire lamentable. Il est plus que probable que cet écrivain n'était pas le bienvenu chez lui.
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