Commentaires
(Nicolas Hellec)
Si comme dans toute série de roman, il est courant dans la série des enquêtes de Mary Lester qu'un personnage d'un précédent tome réapparaisse, ou bien qu'une référence quelconque soit faite à l'un des précédents romans, il est bien plus rare après plus de cinquante tomes de voir réapparaître un personnage issu des toutes premières aventures de l'enquêtrice bretonne. C'est pourtant le cas ici avec le fameux Vautour qui donne son titre au livre, et qui n'est autre que le coupable que Mary a fait enfermer lors de sa toute première enquête pour le commissariat de Quimper (à savoir le tome 3 de la collection). D'ailleurs si à l'époque l'auteur s'était amusé à ne pas indiquer précisément où se situait le lieu fictif de cette enquête, à savoir une réserve de chasse, et même si depuis certains éléments avaient été révélés pour avoir une idée plus précise de l'endroit où elle se trouvait, on peut à présent la situer plus précisément encore puisque les faits de cette nouvelle enquête ont lieu sur la pointe bretonne près de la célèbre Pointe du Raz.
Une autre précision intéressante est apportée également par ce nouveau roman car on découvre qu'entre "La mort au bord de l'étang" et "Le vautour revient toujours" s'est déroulé une dizaine d'années puisque le Vautour en question a été libéré de prison après dix années d'incarcération. Sachant que lorsqu'on a pu parfois interroger Jean Failler sur l'âge de Mary Lester, il a toujours éludé la question en disant que la fiction offrait cet avantage de permettre de ne pas faire vieillir ses personnages, on sait à présent que Mary Lester est à mi-chemin d'obtenir sa première médaille du travail. Sachant que plus de vingt cinq années nous séparent de la première parution de "La mort au bord de l'étang", on peut en déduire que le temps s'écoule bien moins vite pour Mary que pour nous (et donc qu'elle va encore devoir attendre un moment avant d'obtenir la fameuse médaille, si tant est qu'elle en fasse la demande ;)).
Mais bref, passons tous ces éléments annexes et revenons à l'enquête, en deux tomes comme Jean Failler nous y a habitués depuis quelques temps, et en particulier ici au premier d'entre eux. Comme souvent, cette première partie de l'enquête prend surtout son temps à mettre en place le décors et les personnages, ainsi que tous les éléments qui vont former l'intrigue. On retrouve toujours la même qualité de plume de Jean Failler, et tous ces personnages qui forment à présent un microcosme autour de celle qui donne son nom à la collection de livres. Comme souvent pour les affaires confiées à Mary Lester, les faits semblent clairs pour tout le monde sauf pour elle, et elle va donc s'employer à fouiller chaque petit recoin inexploré, à chercher chaque petit élément qui aura échappé aux autres, pour mettre en lumière une affaire bien plus complexe qu'il n'y paraissait au départ.
On pourra toujours faire le même principal reproche cependant, à savoir que Mary Lester a un flair bien trop infaillible et puissant, qui lui fait ici repérer immédiatement sur tout un parking une voiture qui se retrouvera évidemment au cœur de l'affaire, ou même à reconnaître une odeur à dix ans d'intervalle !! Mais on suit malgré tout avec plaisir cette affaire en devinant que ce qui semble évident au premier abord ne le sera en réalité pas autant, et que si on voudrait amener Mary à un coupable idéal, il doit y avoir en réalité d'autres personnes qui tirent les ficelles et voudraient l'amener sur une fausse piste.
On est donc d'autant plus intrigué de découvrir la suite, même si déjà quelques personnages ont les profiles tout désignés pour être impliqués dans l'histoire.