Commentaires

(Nicolas Hellec)
      Après deux premiers chapitres assez malhabilles à mon avis, on découvre dans cette nouvelle enquête de Mary Lester un décor original, puisqu'elle se rend cette fois-ci sur l'île de Noirmoutier enquêter sur une affaire d'empoissonnement, en toute discrétion. Dès l'arrivée de Mary, les choses démarrent en trombe. Car après une entrée remarquée sur l'île, elle fait très rapidement la connaissance des deux principales protagonistes de l'histoire, deux belle-soeurs aux caractères bien trempés, dont les descriptions sont vraiment "délicieuses".
      Pourtant, bien que cette entrée en matière par la présentation des deux personnages m'ait plu, le roman ne m'a vraiment pas emballé. Le fait de retrouver les ingrédients trop habituels des enquêtes de Mary Lester depuis quelques temps, comme le briefing avec Fabien pour démarrer, ou cette prise de bec avec les gendarmes m'a procuré un sentiment de lassitude, d'autant plus que tout ça ne fait aucunement avancer l'enquête. Car dans un premier temps, Mary semble faire plus du tourisme que de travailler. Elle rencontre les protagonistes de l'histoire, soit, mais l'enquête n'avance vraiment pas du tout au démarrage. Et quand Mary découvre un élément qui constituerait une preuve, elle ne se gène pas pour la falsifier, simplement parce qu'elle a dès le départ pris un des deux personnages en grippe tandis que l'autre lui a immédiatement plu. Ne risquerait-elle pas ainsi d'aider une criminelle a priori sympatique ? Je vous laisserais le découvrir. Toujours est-il que comme dans sa précédente enquête, Mary semble se faire une idée dès le départ de l'identité du coupable, ce qui pour un flic constituerait une sacrée faute professionnelle, mais qui pour le lecteur ôte en plus beaucoup la surprise de la résolution de l'enquête.
      L'enquête n'avance donc pas beaucoup pendant une bonne partie du roman, puis petit à petit s'éclaircit, pour arriver à une résolution finalement surprenante, admettons le. Dommage qu'il y ait eut cet épilogue venu gâcher la fin qui se serait suffit à elle-même avec le dernier chapitre.

      Le fait que, depuis plusieurs romans Mary me semble de moins en moins avoir le caractère d'une trentenaire m'a semblé ici plus que jamais significatif. A lire ce roman, l'héroïne ne semble vraiment pas faire partie de sa génération. Pourtant, sans pour autant être adepte de tout ce qui est à la mode etc... une trentenaire n'a pas pour autant besoin d'avoir les goûts qu'auraient eut sa mère, voir sa grand-mère.

      Cependant, je garde quand même à l'esprit que j'ai beaucoup aimé la découverte de l'île de Noirmoutier à travers ce roman. L'ambiance qui se ressent à la lecture de l'enquête est vraiment bien mise en place. On se croirait en vacances avec Mary sur cette île, et on sentirait presque le soleil nous caresser la peau à mesure qu'on tourne les pages. On sent cette atmosphère apaisante et tranquille de l'île, qui procure un peu de dépaysement pas désagréable.

      Dommage donc que l'auteur ait trop voulu utiliser les mêmes ingrédients encore une fois, bien que l'absence de certains personnages dans cette enquête réduise cette impression un petit peu, et que l'enquête ne se résume finalement à pas grand chose, car le décor du roman, très bien mis en place, m'a beaucoup plu.
      Loin d'être le meilleur roman de la collection à mon avis, cette enquête plaira sans doute plus à un lecteur découvrant la saga, car il n'aura pas ce sentiment que j'ai pu avoir de lassitude. D'autres comme moi seront peut-être déçu par le manque de surprise.
(Jean-Claude Colrat)
Voilà l'un des bons romans de la série. Mary s'éloigne un peu de la Bretagne (enfin pas autant que dans "Te souviens-tu de Souliko'o") pour enquêter sur une tentative d'empoisonnement dont la résolution sera un peu surprenante. Mary fera encore un peu montre de mauvaise foi mais finalement qui s'en plaindra...
(Lionel)
Je partage avec Nicolas l'ensemble de ses remarques.
Il ne faut toutefois pas forcément déconseiller ce roman à un nouveau lecteur de la série, le "métier" de Jean Failler s'y exerce toujours.
Personnellement je n'ai pas pu accrocher à une énième incursion dans les "secrets et turpitudes" d'une (soi-disant) "grande famille" de VIP (!)(!), commanditée par l'oligarque Mervent.
C'est un paradoxe car justement le roman se veut une dénonciation de ces pratiques, Mary n'étant (soi-disant) pas dupe.

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